mardi 13 novembre 2007

contre la grève de l'UQÀM

En tant qu'étudiante de l'UQÀM, faisant partie de l'une des associations étudiantes étant en grève, soit la faculté des arts, je m'insurge et me déclare contre cette grève étudiante.
Oui, je comprends qu'il y a eu abus d'augmentation de frais de scolarité. Car, pour ceux qui ne le savent pas, il y a une augmentation de la part du gouvernement Charest, oui, mais ce n'est pas la seule. Je tiens à préciser que l'augmentation du gouvernement est de 50$ par session, pendant 5 ans, ce qui fera une augmentation accumulative de 500$ au bout du compte. J'entends des étudiants dire: «oui mais, c'est plus cher ailleurs au Canada, et c'est encore plus cher aux États-Unis». Oui, vous avez raison, mais c'est gratuit dans plusieurs pays d'Europe aussi, et moins cher dans les pays où ce n'est pas gratuit. Il me semble que nous nous sommes toujours identifiés davantage à l'Europe, aussi bien continuer. Les étudiants qui font la grève sont donc pour la gratuité scolaire, comme en Europe.
Mais il y a une autre augmentation, venant cette fois directement de l'administration de l'UQÀM. Je ne connais pas les chiffres précis concernant celle-ci, mais j'ai vu ces chiffres sur ma facture. Cette augmentation est réelle. L'UQÀM a de sérieux problèmes financiers, venant d'une mauvaise répartition et aussi d'un manque de soutien de la part du gouvernement. Je ne suis pas d'accord, tout comme les étudiants qui font la grève, à ce que ces problèmes financiers retombent sur les étudiants.

Bon, voilà les enjeux. Mais sachez que je ne suis pas d'accord avec cette grève. Faire la grève ne change rien, on l'a vu en 2005, alors que cette grève qui n'en finissait plus, en plus de n'aboutir à rien, a coûté 1,8 milions de dollars à l'administration de l'UQÀM. Ce n'est donc pas du tout une solution pour baisser les frais de scolarité.
On n'entend jamais, nous étudiants, parler d'autres moyens de pressions de la part de nos associations étudiantes. Le seul moyen de pression envisagé lors de crises est toujours la grève. Je n'en peux plus de faire la grève à toutes les sessions!
Nous avons des cours à suivre. Normalement, nous avons et nous payons pour avoir 45 heures de cours par session, par cours suivi. Nous ne nous amusons pas à l'université, nous apprenons pour notre avenir. Pourquoi certains se permettent-ils de déranger les études des autres étudiants, ceux-là plus sérieux?
Je ne trouve pas cela très sérieux, et j'ai honte d'être représentée par des hordes de hippies qui font des «sit in» devant le bureau du recteur, jusqu'à une intervention policière. Je veux aller à mes cours, je ne me plainds pas de payer pour étudier. Je ne veux pas payer plus cher encore à la prochaine session pour essuyer les dégâts de ces étudiants à vie, qui vivent sous le crochet de leurs parents et n'ont que faire de perdre leur temps à l'école.
Je m'insurge.

7 commentaires:

Benoit Bordeleau a dit…

Je t'appuie, Caro. En bout de ligne tout le monde va y perdre. Ça m'étonnerait pas mal que tout le monde soit prime pour se tapper une prolongation de la session durant les Fêtes. Durant la session d'hiver je dis pas, mais à la session d'automne...

D'autre part le timing est pas bon: on tombe en fin de session. Ceux qui ont un minimum de sérieux n'iront pas se geler le cul à piqueter ou à monter la garde pour s'assurer que les cours ne se donnent pas.

Les cours ne se donnent pas parce qu'on ne doit pas pénaliser ceux qui veulent faire la grève... D'autre part ces mêmes personnes vont "chier des tacks" à la fin de la session. La charge de travail reste la même - et ce avec moins de matière donnée par les profs. On peut comprimer les cours, mais y a une limite.

Tous les profs avec qui j'ai jasé cette session-ci sont contre. En plus que ça prend une tangeante plus corsée avec altercations policières... C'est du n'importe quoi. Ensuite les "grèvistes" veulent qu'on les prenne au sérieux. N'importe quoi.

D'autre part, rien n'empêche les profs d'aller prendre un café - ou une bière... ;) - avec les étudiants qui désirent jaser de la matière déjà vue au cours et d'appronfondir cette dite matière sans en voir de nouvelle.

Sinon, pour le reste il y a VISA...

Anonyme a dit…

Je dois avouer que les mouvement grèvistes ont fortement influencés mon choix de quitter l'Université de Montréal.

J'étais a l'époque membre du CA de mon associatio et durant LA fameuse grève suite aux élections, j'en ai vraiment eu une ecouerantite.

Les slogans incendiaires, les 'Charest mange des bébés', tout ça pour ne pas aller à ses cours, c'était lamentable.

J'étais le premier a appui le principe de s'insurger contre la hausse des tarifs, mais j'étais aussi le premier a insulter les grèvistes et leur façons de faire très idiotes et innappropriées.

Bref, être recteur, je coulerais les grèvistes. Ça lance un message et ça inciterait les mouvements étudiants a trouver un autre moyen de négotiations que de paralyser l'institution qu'il disent vouloir fréquenter.

Le non-sens me tue, comme les grèvistes, les hippies et l'ignorance crasse.

M'enfin!

Selenide a dit…

Je suis sensée débuter des cours à l'UQAM à la session d'hiver, et ma coloc (oui-oui, La Val) étudie présentement là-bas, et la grève n'aide pas du tout à ses travaux... puisque certains cours sont cancellés, elle n'a pas accès à tous les outils nécessaires pour faire ses maquettes au moment où elle en a besoin, ce qui n'est pas pratique...

Et puis c'est assez stressant de se dire qu'on va aller étudier dans une université, payer cher ces cours (pas de prêts et bourses pour moi cette fois-ci, il y en a déjà trop à rembourser déja!), mais avoir plus de 50% de chances de voir mes études ralenties (et mes factures scolaires allourdies de taxes) dû à des grèves assez répétitives...

La colère face à l'augmentation des frais est légitime, mais les actions entreprises laissent à désirer, et je crois qu'on est plusieurs à penser comme toi, Caro. Bon billet ;)

-CaR0- a dit…

Merci Sélénide.

Oh mon Dieu! Je croise peut-être La Val tous les matins et je ne le sais même pas. C'est terrible.

Le Voyou du Bayou a dit…

En 1996, à mon cégep, il y a eu une grève. Depuis ce temps là, à chaque année, à quelque part dans la province, y'a une association étudiante ou une autre qui monte aux barricades pour une niaiserie ou une autre. C'est l'histoire du mouvement étudiant de marcher dans les traces du mouvement syndical... Ce qui m'enlève bien de l'espoir quant à notre société.

Anonyme a dit…

Caro, j'appuie ce que tu dis. La grève est un moyen de pression qui fonctionne pour les compagnies, et non pour les étudiants. C'est illogique de vouloir démontrer son désir d'étudier en n'allant pas à ses cours. Et la branche anarchique tue irrémédiablement la crédibilité du mouvement étudiant. Ceci dit, je vois si peu de révolte chez les étudiants qui ont payé leur scolarité et veulent en avoir le plus possible pour chaque cenne. Oui l'éducation coûte cher. Et oui l'UQAM est dans le trouble financier. Ne serait-ce pas le bon moment pour que les différents acteurs se serrent les coudes pour sauver cette institution unique dans le paysage universitaire québécois? Mais non, tous sont trop préoccupés par leurs acquis, leurs bonbons.
L'éducation est un droit fondamental. Mais avec un droit vient une responsabilité. Chaque étudiant universitaire a une responsabilité envers tous les citoyens québécois qui paient des taxes pour permettre d'avoir une éducation universitaire de qualité à un prix réduit face aux autres provinces canadiennes. Et quand je vois une bande de simili-anaarchistes se disant militantistes faire de la casse et des grèves, je ne peux m'empêcher de considérer leur action comme une insulte au peuple québécois et aux générations précédentes qui se sont battues pour que nous ayons ce droit à l'éducation.

Donc bravo pour ta révolte. Enfin une voix sensée...

Anonyme a dit…

Le cégep du vieux c'est une bande de con. Les manifestations étudiantes sont totalement inutile.

Est-ce que tu as lu l'article de Pierre Légaré sur la grève étudiante? Je te le suggère, il est vraiment bien pour les anti-grèvistes.