vendredi 30 janvier 2009

présentation de livres

Voilà près de deux mois que je n'ai rien écrit... mais c'est ce que je me dis chaque fois que je laisse une trace sur mon blog, depuis au moins un an. J'amasse des choses à dire, pour que ce soit intéressant.

Je suis, ce soir, complètement vidée, épuisée de ma semaine, mais également très satisfaite. J'ai enfin - après quatre interminables semaines d'attente à ne travailler que deux jours par semaine à la librairie - commencé mon stage, en plus de maintenant travailler trois jours par semaine. Mon stage, donc, consistant à suivre un professeur de français d'un cégep pendant toute la session, prenant de plus en plus part moi-même à l'enseignement, m'a permit de me retrouver au cégep trois jours cette semaine. Ayant pour débuter une tâche se limitant à l'observation, j'ai réapprit l'origine du courant Rococo au XVIIIe siècle, ainsi que l'origine de la modernité. L'enseignant que je prends pour modèle étant très interactif et placant constamment les élèves en état de réflexion profonde sur la nature humaine, mon cerveau s'est mis à bouillir et j'ai dû à plusieurs reprises me mordre l'intérieur des joues et me retenir les mains pour ne pas participer aux cours. Bref, je me sens complètement stimulée par cet environnement, et j'ai très hâte de pouvoir participer davantage à l'enseignement.

Dans le cadre du cours que je dois suivre, français 104: Communication et culture (je crois), il y a trois romans obligatoires à lire, et un quatrième au choix parmi une dizaine de très courts romans dont j'ai déjà établi la liste. J'ai déjà lu les trois romans obligatoires, dont un fut choisi par moi, et je vous les présente ici:



























Kafka sur le rivage de Murakami fut une magnifique découverte. On est confronté à deux histoires parallèles, qui se recentrent de plus en plus: celle de Kafka Tamura, un adolescent de quinze ans en fugue, qui fuit à la fois pour devenir «le garçon de quinze ans le plus courageux du monde», mais surtout, il fuit une malédiction énoncée contre lui par son père, prédisant qu'il tuerait son père, coucherait avec sa mère et violerait sa soeur. Intense. Passionnant, des trucs comme je les aime, qui permettent une analyse poussée. De l'autre côté, il y a Nakata, un homme dans la cinquantaine vraiment pas très intelligent, qui sait parler aux chats et qui sera choisi pour rétablir l'ordre dans une temporalité qui fut bouleversée par une «entrée» qui ne fut pas refermée depuis beaucoup trop longtemps. Étrange, mais vraiment passionnant, je vous le dis.

J'ai moins aimé Siegfried, de Mulisch. Pas que le roman soit moins bon, au contraire, mais il m'a moins accroché. Je crois que c'est le style d'écriture de l'auteur qui est très âgé, qui fait un peu trop classique à mon goût. Mais tout y était pour m'accrocher: il s'agit d'une uchronie, qui imagine un fils gardé secret, l'enfant d'Adolf Hitler et d'Eva Braun, sa secrétaire la plus proche. Cependant, tout ce qu'il y a d'intéressant à cette histoire se trouve dans le dernier tier du roman, alors qu'un couple de personnes très âgées, ayant servi de faux parents à l'enfant, confient leur histoire au personnage principal, un auteur très important. À la toute fin du roman, l'auteur crée la correspondance d'Eva Braun, lettres très émouvantes donnant un point de vue rarement adopté sur la situation vécue auprès du Fuhrer.

Finalement, le troisième roman ne devrait pas vous être inconnu, étant mon livre préféré, et dont j'ai si souvent parlé sur ce blog ou dans la vie. Il s'agit d'une métaphore sociale où tous les gens vivant dans un même pays deviennent progressivement aveugles et doivent réapprendre à vivre de cette façon, alors que c'est le chaos total.

Je voudrais également glisser quelques mots sur la littérature jeunesse, qui habite mon univers depuis quatre mois maintenant. Voici mes plus récentes découvertes:

La Cité des Livres qui Rêvent, de Walter Moers. Ce roman me fascine, et me fait peur à la fois. Il est à côté de mon lit depuis plus d'un mois, et j'en ai lu qu'environ cinquante pages. Je sais que je l'adore, mais je le trouve difficile. Il est lourd (il est gros et les pages sont réellement lourdes), il est écrit avec une richesse impressionnante, mais aussi essouflante, et il s'éloigne peut-être un peu trop des genres que je lis habituellement. Je le conseillerais sans crainte à un passionné de magie et de fantastique qui lit des briques et qui a un respect profond pour la bonne littérature. Mais, ce n'est pas le genre d'ado que je croise souvent à la librairie! Néanmoins, je tiens à lire ce livre, peut-être justement par respect. Je vous reviendrai là-dessus.

Le voleur de feu, du canadien Terry Deary, est le premier d'une trilogie de science-fiction tournant autour du personnage mythologique Prométhée, qui avait donné le feu aux hommes, ce qui lui valut la punition de devoir rouler une pierre sur une montagne à tous les jours, se faisant dévorer le foie par un vautour pour l'éternité. Eh bien, il parvient à se libérer, et doit parvenir à trouver un héros parmi les hommes pour prouver à Zeus que cela avait valut la peine d'aider la race des hommes. Bref, j'adore. Et ce n'est pas du tout difficile à lire, accessible à des jeunes d'environ dix ans, bons lecteurs et allumés.



Et finalement, trois albums absolument magnifiques, rigolos, bien illustrés, qui valent le détour:

L'Histoire de la petite fourmi qui voulait déplacer des montagnes... Celui-là, je vais me l'acheter!!! Histoire toute simple, d'une conversation entre une maman qui essaie de raconter une histoire à sa petite fille, qui devient finalement, avec sa grande imagination, celle qui dicte à sa mère l'histoire qu'elle devrait lui raconter. J'ai bien l'intention de le tester avec ma nièce de 4 ans et demi.

Un que j'ai déjà testé avec ma nièce, qui l'adore : L'enfance de l'inspecteur Lapou, où on voit comment le célèbre Lapou est né, comment il a réussi, même dans le ventre de sa mère, à résoudre toutes sortes d'énigmes, et comment il a pu hériter de son célèbre imperméable d'inspecteur.

Et finalement, le meilleur pour la fin... Un album comme vous n'en verrez pas souvent, un conte coréen. Tigres à la queue leu leu raconte l'histoire d'un garçon paresseux qui, pour contenter sa pauvre mère qui voulait qu'il travaille comme les autres garçons de son âge, a décidé de creuser un énorme trou, d'y mettre toute la merde qu'il pouvait trouver (même les oiseaux ont fait caca dans son trou!), de la recouvrir de terre et de semer des graines de sésame. Bien entendu, la terre étant très fertile, il a pu faire pousser un énorme arbre, dont il a ramassé les graines avec lesquelles il a confectionné la meilleure huile possible (vous me suivez? tout est relié...). Il est allé chercher un chien errant, lui a fait avaler le plus d'huile possible, lui en a mit plein le pelage, puis l'a attaché à une très longue corde, à un arbre dans la forêt. Pendant la nuit, un nombre incroyable de tigres sont venus pour manger le chien dont ils avaient senti l'odeur d'huile, mais chaque fois qu'un tigre l'avalait, le chien huilé ressortait de l'autre côté, faisant passer la corde à travers tous les tigres, qui se sont retrouvés attachés à la queue leu leu. Ainsi, le garçon est allé vendre les tigres et est devenu riche, alors il a pu rester un paresseux pour le reste de ses jours. :)