samedi 3 mai 2008

l'Afrique fictive d'Alain Mabanckou (extrait)

Un travail sur quatre de remis. M'en restent trois, lundi, mercredi et vendredi. Du sport, comme on l'aime, nous, les étudiants. Alors d'ici à ce que je vous serve le texte promis sur Les Schtroumpfs, je vous offre un extrait du travail que j'ai servi au prof d'hstoire de l'Afrique. En fait, il s'agit de mon introduction, histoire de vous introduire. Voilà.

Présentation
Il est de ces livres qui nécessitent que l’on prenne son temps, dont le rythme s’accélère tout à coup, comme c’est souvent le cas dans la vie, et en Afrique. Alain Mabanckou a, dans son roman Les petits-fils nègres de Vercingétorix[1], inventé un pays imaginaire africain, le Viétongo. Ce n’est en effet qu’au bout de 200 pages que les événements se précipitent et se dévoilent au lecteur. Le président Kabouya, élu démocratiquement, a perdu le pouvoir après un coup d’État du général Edou. Vercingétorix, l’opiniâtre chef rebelle du Sud et le ministre déchu après la chute du président Lebou Kabouya, se lance alors dans une entreprise de reconquête avec ses miliciens. La guerre civile se déclare donc entre deux peuples d’un même pays, les Sudistes et les Nordistes. Hortense Iloki est une Nordiste mariée à un Sudiste. Elle devra tenter de fuir avec sa fille la folie guerrière de ceux qui furent ses proches pendant plusieurs années, racontant dans ses carnets les événements de cette guerre et reconstituant son passé par bribes, devenant la narratrice de l’histoire offerte au lecteur. Comme dans toutes guerres civiles, cette haine est incompréhensible, ayant prit des proportions démesurées à la suite d’un événement politique qui ressemble beaucoup à celui qui déclencha une guerre civile au Congo dans les années ’90.

L’auteur, Alain Mabanckou, est d’origine congolaise, venant du Congo-Brazzaville, où il a passé son enfance et commencé ses études. Dans La Presse, l’écrivain Dany Laferrière a écrit au sujet de Mabanckou qu’«un écrivain sait toujours quand il porte en lui quelque chose de plus grand que lui»[2]. Lors de leur rencontre, Mabanckou n’était pas un auteur connu, si l’on peut dire, mais Laferrière a tout de suite su qu’il préparait quelque chose qui n’allait pas passer inaperçu. En effet, son premier roman, Bleu-Blanc-Rouge, paru en 1998, reçut le Grand prix littéraire d’Afrique noire. Puis, son roman Verre Cassé, paru en 2005, fut si bien accueilli par le public qui fut adapté au théâtre et traduit dans une demi-douzaine de langues. Ce livre a reçu la même année le Prix des Cinq continents de la Francophonie, le Prix Ouest-France /Etonnants Voyageurs et le Prix RFO du livre. Sélectionné par le jury du Prix Fémina, Verre Cassé a été finaliste au Prix Renaudot 2005. Mémoires de porc-épic, publié en 2006, a quant à lui mérité le Prix Renaudot 2006, le Prix Aliénor d’Aquitaine 2006 et le Prix de la rentrée littéraire française 2006. De plus, Alain Mabanckou est récipiendaire de la bourse la plus prestigieuse des Humanités de Princeton University (USA) au titre de "Fellow in the Humanities Council and the French and Italian department". Si selon cet auteur, «chaque roman est un idéal»[3], le roman sur lequel je me suis arrêté démontre tout le contraire, dénonçant les nombreux génocides dont fut victime l’Afrique en inventant l’un d’eux.

Pour mon travail, donc, j’ai choisi un extrait important du roman, s’étendant des pages 215 à 219 de mon édition, présentant un discours d’un chef politique Sudiste commandant à ses camarades de tuer les Nordistes, de les scalper et de lui ramener les scalps. Avant et après le discours de Vercingétorix, se trouvent les propos que la narratrice raconte à son journal tout au long du roman, et qui sont nécessaires pour comprendre l’état d’esprit du récit et du message indirectement lancé par Mabanckou. Cet extrait est choquant, mais il nous permettra de découvrir que le Viétongo imaginaire du roman de Mabanckou est calqué sur le Congo-Brazzaville au moment de la guerre civile qui débuta en 1992, en mettant en évidence les éléments qui se superposent. De manière plus large encore, l’auteur expose la ruine que toutes les sociétés africaines ont déjà vécue.
[1] Alain Mabanckou, Les Petits-fils nègres de Vercingétorix, Éd. Le Serpent à plumes, 2002, 263 pages.
[2] Dany Laferrière, «Derrière les livres», dans La Presse, Montréal, dimanche 11 novembre 2007.
[3] http://www.evene.fr/celebre/biographie/alain-mabanckou-17244.php visité le 28 avril 2008

2 commentaires:

Selenide a dit…

Veux-tu bien me dire comment tu te tappes l'écriture de tous ces trucs (Schtroumpfs compris) en préparant ton futur déménagement avec le-bienheureux-homme-de-ta-vie?

Je te lance des fleurs sans aucun pot, ainsi qu'une quantité agréable de chapeaux (tant qu'à en lever un, autant en lancer pleins... c'est tout comme, non?). Moi, il me manque de boîtes une semaine avant le déménagement et je combustionne spontannément.

-CaR0- a dit…

Hahahaha!
Je déménage juste en juin, je vais faire mes boîtes une fois que mes travaux vont être finis, je fais pas les deux en même temps, t'inquiètes!

Je pensais que tu étais déjà déménagée toi. Tu m'en redonneras des nouvelles!